La science holistique, introduction.
Depuis 60 ans, on assiste à l’émergence d’une nouvelle pensée scientifique : la théorie des systèmes complexes, autrement appelée théorie des systèmes auto-organisés.
L’idée centrale est que tout dans l’univers est « système » et cela inclut la possibilité que l’univers lui-même soit un système complexe et auto-organisé.
Deux courants participent à cette rénovation de la pensée. D’une part, l’approche holistique qui a comme projet l’incorporation dans un tout cohérent à la fois de la matière, de la vie, de la conscience et de la conscience de soi.
Si la vie et la conscience sont apparues sur une petite planète d’un système solaire périphérique d’une galaxie de taille moyenne, cela peut signifier que de nombreuses planètes dans cette galaxie et dans de multiples galaxies dans l’univers sont elles-mêmes porteuses de vie et de conscience. Cela implique donc de donner de l’ampleur à la réflexion scientifique.
D’autre part, s’est développée ces dernières années l’approche dynamique de la morphogenèse (l’apparition et la constitution des formes) : comment se créent les formes, qu’elles soient spatiales ou temporelles ? Comment analyser leurs dialectiques internes ? Quels sont les attracteurs qui les structurent ?
Ici, certains concepts-clef ont permis de faire avancer la science de la complexité : l’idée de frontière organisatrice, la relation divergence-convergence, la dualité fonctionnelle entre l’être et son environnement, par exemple.
Ce nouveau paradigme qui est en train de se développer génère un très grand nombre d’études et de recherches partout sur la planète. Il contient une vision du monde intégratrice et d’une certaine façon porteuse d’espérance.
Si l’univers est un système auto-organisé et pourquoi pas auto-évolutif, l’être humain moderne est, de fait, face à une dynamique générale à laquelle il participe pleinement. Nous sommes loin de cette angoisse existentielle que provoquait la vision réductionniste du XIXème siècle : celle-ci affirmait en effet que tout est matière dans le cosmos et que l’apparition de la vie n’aurait été que le fait du hasard.
En peu de mots, on peut dire que l’approche holistique réattribue à la globalité un sens actif et profond. L’ensemble des localités constitue la globalité, certes, mais celle-ci, loin d’être la simple somme de ses parties, rétroagit à son tour sur chacune de ses propres situations locales.
Ce nouveau champ d’investigation est réellement surprenant et stimulant : comment penser et modéliser l’action de la globalité, ou de chaque globalité, sur l’ensemble de ses parties constituantes ?
De plus, ce nouveau paradigme holistique et systémique peut certainement s’appliquer à un très grand nombre de sciences, de la physique à la psychologie et pourquoi pas à l’histoire de l’humanité elle-même.
Cependant, il importe d’avancer avec prudence et sagacité, de baser les réflexions et les conclusions sur des recherches sérieuses, dignes de confiance. Ce paradigme doit donc être établi sur les grandes avancées de la science actuelle qui peu à peu s’éloigne d’une vision matérialiste de la matière.
Nous nous proposons de créer une banque de données (une mémoire en quelque sorte) de ces découvertes scientifiques et de ces théories innovatrices afin de les utiliser pour mener des réflexions de fond sur cette nouvelle vision du cosmos et de la vie qu’il porte en lui.
Nous nous proposons également de réaliser une communication tout public afin d’informer les jeunes générations (et les moins jeunes) de cette nouvelle situation philosophico-scientifique qui émerge.
Enfin, notre désir est de participer à un réseau de circulation d’information entre centres similaires dans d’autres pays.
La science, la philosophie et la psychologie sont en train de vivre une grande aventure, une grande révolution copernicienne. Cela permettra certainement à l’humanité de mieux se situer dans le cosmos et dans l’évolution de notre biosphère.